elan-perpetuel

Bonjour: le meilleur mot

Jeudi 31 mai 2012 à 23:49

J'irai droit au but.

Je suis allée chez ma grand mère. Comme a chaque fois, je me suis rappelée a quel point elle pleure son défunt mari, jours après jours depuis 13 ans.
J'avais cinq ans, peut être plus, quand il a cédé la place a son cancer.

J'ai toujours eu plein de théories sur le pourquoi du comment de sa mort.
Au début, j'étais persuadée qu'elle était due a un nid d'abeille qui s'était caché sous son lit à l'hopital.
Puis je me souviens avoir pleuré longtemps près d'un bidet chez moi avec une amie, parceque nous avions pensé que c'était simplement "le mal" qui avait fait ça.
Et un jour je me suis résolue a la simple vérité: la maladie.

Je me suis souvent passée l'épisode dans la tête.

Quelques paroles m'ont sauté a l'esprit. (Les paroles sont assez volages chez moi xD )
J'étais chez cette grand mère, peu après la mort de mon grand père. Je suis allée me promener avec mon père. Il me tenait par la main, et nous allions passer l'entrée de le maison.
Comme tout enfant, je ne devais pas très bien comprendre le sens de ce qu'est la mort.
J'ai demandé aussi simplement du monde a mon père, si on ne pouvait pas "faire manger une fraise a papi". C'est tellement bon, qu'il reviendrait dans ce monde pour en manger encore.
Comme on peut s'y attendre, il a répondu que non.
Etonnée par cette réponse, j'ai demandé si avec une cerise ça marcherai.

Comme pour tout enfant, la mort était un concept abstrait.
 

Mercredi 30 mai 2012 à 20:30

Dans la vie, on dit que les choses les plus importantes sont "se loger se vetir et se nourrir".
Je vois pas en quoi se vétir est une nécéssité absolue, les animaux vivent couvert de leurs poils ou leurs écailles.
Des poils j'en ai, mais apparemment la société considère que c'est pas une couverture suffisante, alors j'ai préféré passer ma vie a acheter des fringues, que de m'arranger pour que mes poils poussent plus nombreux et plus fournis.
L'avantage des habits, c'est que ça varie, et ça peut être beau parfois.

Moi et l'habillage, ça a toujours tout fait, ou rien.

Ma tête regorge d'idées en tout genre,de tenue variées colorée, allant du sari indien aux robes du moyen age.
Tout cela ressort plus du déguisement qu'autre chose. Alors comme j'ai pas tout les jours envie d'être dévisagée et classée comme une folle dévergondée, je m'habille quotidiennement un peu plus correctement, un peu plus fade, un peu moins fantaisiste.
Avec l'age, ça vire de plus en plus au déguisement.

Mais petite, j'adorais me déguiser. C'était une deuxieme vie. J'avais la chance fabuleuse d'avoir une mère et une grand mère qui savaient coudre et s'en donnaient a coeur joie de me confectionner des robes.
Je récupérais sans vergogne plein de leurs vieux habits.
J'étais milles et une personne a la fois. Un bout de tissu et un maillot de bain suffisait a me transformer en femme-papillon.

Et je m'étonne encore aujourd'hui de flasher sur une robe a caractère du début du siècle dernier.

Lundi 28 mai 2012 à 22:21

Je me coupais les ongles, qui ne fait pas cela ?

Comme aucun n'échappe a ce triste sort, mon oeil est passé furtivement sur mon annulaire gauche, me rappelant ainsi le destin qui fut le sien, quelques minutes après un de mes premier concert de violoncelle, a 10 ans, marquant ce doigt jusqu'a aujourd'hui.

Rien de bien compliqué, une fois l'instrument rangé, la portière a claqué un peu trop vite, un peu trop fort. Le doigt était lui aussi un peu sonné, c'est pour dire, en quelques minutes il a décidé de prendre une autre teinte.

On m'a dit que du haut de mes 9 ou 10 ans, j'avais pas pleuré, que ça avait étonné.
De cette partie la, je me souviens seulement qu'une des reflexions qui a été dite fut "heureusement que ça arrive maintenant, sinon tu n'aurai pas pu jouer". Et j'ai répondu que en effet, c'est la main la plus importante, la gauche.

Quel interet me direz vous ?

J'associe a cet évènement deux autres choses importantes.

Mon institutrice de l'époque, je ne sais pas pourquoi, m'a marqué. Lors d'un controle, ou un exercice, personne ne parlait, tout le monde sur sa feuille. Je travaille, elle passe dans les rangs, et remarque mon doigt et me demande soudainement ce qui m'est arrivé. Pourquoi cela m'a-t-il marqué ? Je ne sais.

Puis mon ongle bleu a décidé de tomber. Je ne sais plus ce qu'il y avait a la place, je ne me souviens pas avoir pensé que c'était gore.
Toujours avec mon esprit conservateur, avec ma pensée comme quoi tout est a garder, en souvenir, et puis ça peut toujours servir.... j'ai voulu garder mon ongle tombé.
Je l'avais soigneusement placé dans un receptacle, et j'avais voulu mettre un petit mot dedans, pourquoi ?
J'avais écris, sans doute très consciencieusement "V. mon frère, je t'aime au fond de moi".
Nos rapports de l'époque n'étaient pas forcément des plus doux.

Qu'importe, il était pour moi très important que je l'écrive sans doute, et que je le place donc aux cotés de mon ongle.
Le boite, descendue dans le salon, posée sur une table.
Je ne sais pas ce qu'est devenus la boite, je me souviens juste, que mon frère avait lu le petit papier. Et qu'il me l'a fait remarqué en rigolant.
 

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